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REPORTAGE : LE MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE ROUEN

Passées les portes bleues, les tableaux et les statues laissent une odeur de poussière et de bois dans la galerie de l’art baroque du musée des Beaux Arts de Rouen.Vous parcourez les salles et les époques, en observant les coups de pinceaux, les détails, les jeux de lumière coincés dans les bordures dorées de L’Eruption du Vésuve en 1779 de Volaire.


Les plus classiques commencent par l’aile sud pour suivre l’art au fil de son évolution. Les plus aventureux remontent le temps à contre sens en commençant par l’aile nord. Que ce soit l’art baroque, l’impressionnisme, ou l’art contemporain, chaque salle vous plonge dans un univers différent. Pour ceux qui voyagent, vous retrouverez la même cathédrale de Monet à Rouen et à New York au Metropolitan Museum. On peut se retrouver impressionnés devant l’impressionnisme de Monet. Couleurs pastel et arbres fruitiers, Monet nous peint Rouen et Giverny sous tous les angles. Attention cependant aux reflets qui pourraient gâcher la peinture ou, au contraire, qui viendraient la sublimer davantage. Les couleurs des murs changent votre vision du tableau et l’ambiance de la salle. Les yeux rivés sur les tableaux, la tête en l’air, le silence nous laisse entendre les bruits des pas de chaque visiteurs qui fait craquer le parquet.


D’autres comme Louise, étudiante en architecture, préfèrent romantiser leur visite sur une BO de Pierro Piccioni. Elle parcourt les salles, balançant la tête de droite à gauche avant avant que ces yeux s’attardent sur un tableau en particulier. Ce tableau, c’est l’Apothéose de Saint Jean par Jean Jouvenet. Comme ses consœurs, cette esquisse finale pour un projet destiné à l’église Invalides à Paris possède son cadre d’origine. Les œuvres préparatoires reçoivent souvent une « bordure de composition » au décor moulé moins onéreux que celui sculpté à la main réservé aux toiles achevées.


On se perd dans les salles, on balaie du regard, on écoute les enfants émerveillés par les histoires du guide qui les accompagne. On serait prêts à s’immiscer dans leur visite. Le musée, c’est le croisement des générations. Le parfum des vieilles dames se mélange aux éclats de voix des plus jeunes. On peut deviner que certains sont là, non pas par envie, mais par obligeance. Et alors que la visite évolue, ils prennent goût à écouter les histoires du guide et à s’intéresser au tableau, à poser des questions. Alors, on se rappelle, nous aussi, les après-midi sorties de l’école primaire, qui ont pour beaucoup été les premiers contacts avec l’art. Le temps se fige comme sur les tableaux, alors que le mouvement est capturé sous nos yeux rivés sur Le Massacre des Innocents de Cozza ou Le Bain des Nymphes de Le Barbier. Pour Maxime, c’est le dilemme. Partagé entre admiration et dégout, il ressent la sensibilité pour certains courants et se laisse guider par les envies et les oeuvres qui attirent son attention plus que d’autres. On prend le temps de « savourer » l’art.

Alors que nous aurions tendance à tout prendre en photo, Antoine, préfère dessiner et se préparer au concours des Beaux-Arts. « L’art, ça se vit ». On ne peut rien toucher, c’est principe. Mais le musée présente aujourd’hui l’expérience « L’Art et la Matière ». Alors, prière de toucher !


On en ressort calme et satisfait. D’autant plus quand les oeuvres nous sont familières et que les portraits nous parlent.


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